Je pense qu'il est temps que je vous vous donne les raisons de mon silence, sans heurter votre sensibilité.
Maman nous a quittés samedi matin. Elle est partie, comme elle a vécu, discrètement, sans se plaindre. Je sais qu'elle aurait essuyé nos larmes et nous aurait incité "à penser à nous".
Ce poème attribué à Paul Valéry, me rappelle les paroles que maman aurait pu prononcer :
"La mort n’est rien,
je suis seulement passée, dans la pièce à côté.
Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné,
parlez-moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton différent,
ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été,
sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées, simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.
Vous voyez, tout est bien."
Je reste sereine parce que j'ai vécu des moments intenses avec elle. Elle a su que j'étais là pour elle, à travers toutes ces épreuves. J'ai pu enfin lui dire tout mon amour et recevoir le sien.
"Le fil n'est pas coupé" mais je ne serai jamais plus la même. J'ai oublié qui j'étais pendant trop longtemps et je me "suis perdue" en chemin...
Hasta la vista, ma douce et tendre maman !