Cet outil est un micromètre, anciennement appelé palmer. Il est très utilisé en mécanique pour mesurer des épaisseurs et des diamètres. On connaît mieux le pied à coulisse mais le palmer est réputé comme étant moins sujet à déformation.
Je l'ai choisi parce qu'il est arrivé chez moi d'une manière inhabituelle.
Ma fille aînée l'a découvert dans un meuble acheté dans une brocante. Elle l'a donné à son père qui contrairement à elle, en connaissait bien l'usage.
En le voyant, protégé dans son étui, caché au fond d'un tiroir, j'ai imaginé que quelqu'un avait dû le chérir pour le préserver ainsi du temps. Cet objet est tombé sur un "connaisseur" qui en prend grand soin, comme son précédent propriétaire.
Ces meubles proviennent souvent de successions. Les héritiers se débarrassent du mobilier qui voyage de main en main. Si les objets pouvaient parler et nous raconter leur histoire !
J'avais commencé par prendre une photo de l'établi de mon époux qui n'a rien à envier à celui d'un garagiste. J'ai trouvé que ce palmer devait figurer dans cet article pour moult raisons.
Je poste en seconde position une photographie de quelques clés qui évoquent beaucoup de souvenirs (contrairement au règlement) car le thème est "outils", pluriel.
Pourquoi avoir choisi des clés sur cet établi ? Je vais vous en expliquer la raison en vous racontant une autre histoire, la mienne cette fois-ci.
J'ai passé mon enfance et mon adolescence entourée d'outils. Mon père étant mécanicien, je l'aidais parfois en lui passant les outils pendant qu'il était couché sous une voiture en réparation.
Il ne fallait pas se tromper entre les clés, à pipe, à molette ou anglaise sinon il se mettait en colère. Papa avait "l'oreille", comme un musicien qui reconnaît une fausse note. Il lui suffisait d'entendre un bruit pour mettre un nom sur la panne ou en annoncer une autre.
Il était passionné par son métier et ne comptait pas ses heures. J'ai toujours pensé que comme un artiste, il avait un don et je l'admirais pour sa maîtrise de la mécanique.
Quand je le voyais démonter un moteur, toutes les pièces étalées sur une bâche, je me demandais comment il allait les remettre dans l'ordre et s'il n'allait pas en oublier.
Je me souviens de l'odeur du cambouis, des taches qui ne voulaient pas partir...
J'ai l'impression d'avoir vécu dans un musée d'outils et l'établi de mon époux me plonge à nouveau dans le passé.
Je vous propose des liens vers des blogs d'artistes ayant donné une seconde vie à des outils.
http://jl-estrach-scupture-sur-vieux-outils.blogspot.fr/2011/05/presentation-de-mes-sculptures.html
http://www.jean-pierre-augier.com/index.php/fr/sujets-d-inspiration-religieuse